A Rubbish Gulch, les habitants ont tendance à trouver que Lucky Luke fait du zèle. Le bureau du shérif croûle sous les avis de recherche plus ou moins bien classés mais seul notre cow boy solitaire remplit la prison. Et il la remplit plutôt fréquemment. Et son dernier bandit en date ne paraît pas bien méchant (seulement 20 dollars de prime) mais il a quand même essayé de voler Jolly Jumper… et ça n’est forcément pas passé !
Mais notre duo équidé/cow boy n’est pas au bout de ses surprises, puisqu’il se fait rapidement mettre en joue au milieu de nulle part par une fillette assistée de son petit frère caché dans un buisson ! Ne sachant pas quoi faire et assistant à l’explosion de la maison des deux gamins. Luke les ramène en ville. C’est le début des ennuis avec ces enfants impossibles, mal élevés qui terrorisent les adultes, indiens compris, sont les cadets du voleur de cheval junior jeté en prison et dont les parents ont disparu alors qu’ils étaient en tractation « financière » avec un féroce gang du coin (dont les avis de recherches se trouvent bien évidemment dans le bureau du shérif).

Avec beaucoup d’humour propre à son style, Blutch rend hommage au(x) héros de Morris en passant par toutes les étapes habituelles vécues par le Poor Lonesome Cow Boy (arrestation, shérif pas très zélé, gang agressif mais pas toujours futé, bagarres de saloon, indiens et bien évidemment faux dialogues avec sa monture). En ajoutant ces enfants terribles il ajoute de l’humour par comique de situation et surtout une certaine inversion des rôles.
Les illustrations reprennent les plans classiques des aventures de Lucky Luke ainsi que les postures habituelles des personnages, tout en privilégiant le style de Blutch (membres étirés, personnages apparaissant un peu démesurés et hyper allongés, aspect général nonchalant…).

Un très bel album avec tous les ingrédients que l’on apprécie et la modernité apportée par la patte de l’auteur.

Tiphaine