Salle : Nouvel Olympia - Petit Faucheux
Ville : Tours



Pour voir toutes nos photos : Album Mauvais Genre 2012

Pour mettre l’eau à la bouche des festivaliers avant la véritable cérémonie d’ouverture du jeudi 5 avril 2012, Le Festival Mauvais Genre a proposé une séance en pleine air sur écran géant le mercredi 4 avril. La projection en soirée présentait dans la cour du château de Tours le film de Ken Russell Les Diables, produit par Warner Bros, dans en version originale sous titrée avec une copie 35mm. Une rareté donc, un moment unique même, qui permettait de rendre hommage au grand réalisateur de genre Ken Russell décédé l’année dernière mais également à l’acteur principal Oliver Reed qui a dans ce film une prestation impressionnante.

Environ 80 personnes ont assisté à cette projection, ne se laissant pas intimider par les gouttes de pluie et profitant des plaids sur les transats prévus par l’organisation. Quelques chauves-souris ont profité de la luminosité qui attirait leur repas pour festoyer occasionnellement. Tout s’est donc passé pour le mieux !

Les Diables qui reprend le complot des possédées de Loudun, traite de l’intolérance religieuse et de la politique répressive de Richelieu. Datant de 1971, il n’a pas tant vieilli car il faisait volontairement dans l’outrancier et on ne le trouve pas si ‘daté’. Brûlot érotique et dénonciateur, le film reste controversé. Nous en retiendrons l’excellent jeu d’Oliver Reed et les traits d’humour dénonciateur de Ken Russell, qui utilise parfois la limite du burlesque pour faire passer son propos (scène de chasse aux oiseaux par le roi et alternance entre discours de Richelieu sur Loudun et de Grandier pour défendre les remparts de la ville).
Les scènes de possession par contre paraissent excessives et rendent parfois la narration chaotique de même que certains maquillages vraiment outrancier.

En tout état de cause, il est dommage de ne pas connaître ce film et surtout il était dommage de ne pas assister à une si rare projection que celle proposée dans le cadre du Festival Mauvais Genre 2012 !




Ça y est, l’heure de l’ouverture officielle de la 6ème édition du Festival Mauvais Genre est arrivée. Tout le monde avait rendez vous au Nouvel Olympia pour découvrir dans un premier temps un court métrage néo-zélandais PREFERABLY BLUE, puis le long métrage méxicain MISS BALA de Gerardo Naranjo.

Mais avant tout cela, il y avait devant les portes du théâtre une animation musicale assurée par le quatuor Mégamix. Tout en s’amusant avec leurs instruments le groupe assure le spectacle et même si l’humour est omniprésent, les musiciens se doivent de la plus grande rigueur dans leurs interprétations. Un bon moment qui est passé très vite.
http://www.myspace.com/quatuormegamix



Une fois tout le monde installé dans la salle de projection, Gary Constant nous a fait un petit discours, comme il se doit. Avec l’appui de l’attachée à la culture de la ville de Tours, qui a su rappeler que le Festival Mauvais Genre avait toute sa place.
Preuve en était la salle bien remplie du Nouvel Olympia. Il existe une demande pour la curiosité culturelle, espérons que tous sauront faire preuve de largesse d’esprit que l’ensemble des subventions et autres mécénats continueront d’être attribués pour de nombreuses années au Festival Mauvais Genre.

Ce fut ensuite l’heure de présenter le ‘jury jeune’ et le ‘jury de professionnel’ présidé cette année par Benoît Delepine. Les autres membres sont Elsa Lunghini (Chanteuse et Comédienne), Emilia Derou-Bernal (Comédienne), Romain Slocombe (Ecrivain, Scénariste, Photographe, Auteur BD) et Ian Mc Donald (Auteur et Producteur tv).



C’est ainsi dans la bonne humeur que nous avons découvert PREFERABLY BLUE. Un court métrage d’animation qui met en scène un lapin alcoolique, accro aux anti-dépresseurs. Le pauvre lagomorphe n’en peut plus de voir le Père Noël rafler toute la sympathie du monde alors que Pâques, tout les gens s’en moquent ou peu s’en faut. Il décide alors d’élaborer un plan pour voler le sac de l’homme en rouge. Mais l’alcool n’est jamais bon conseiller pour établir un plan sans accros…
Les références à Tim Burton et son Nightmare Before Christmas sont tellement marquées que cela en devient gérant : même tonalité pour la voix off, texte en vers, le Père Noël, les plans dans la maison etc.
Au final, nous avons souri, 2 ou 3 fois ri, mais cela ne va pas plus loin. Il manque un petit quelque chose pour que l’histoire décolle vraiment. Soit plus d’humour, soit plus de trash. Quoiqu’il en soit, en cette période de Pâques, PREFERABLY BLUE tombait à point nommé. Une entrée en matière intéressante pour le Festival.

Puis, nous avons vu MISS BALA, qui a été également projeté au Festival de Cannes dans la sélection Un Certain Regard. Le film dure 113 minutes, c’est long ! Les scènes s’enchaînent et nous attendons qu’il se passe quelque chose, mais rien n’arrive. Les acteurs et actrices n’ont aucun charisme, leurs personnages n’entrent jamais en empathie avec le spectateur. Et finalement, même s’il arrive de terribles choses à l’ensemble des protagonistes, cela ne nous fait ni chaud ni froid. Dommage car le propos du film est intéressant. Gerardo Naranjo a voulu dénoncer le système politique et policier mexicain qui est pourri par la corruption. Son parti pris de mettre en scène une jeune prétendante au titre de Miss Basse Californie, qui se retrouve obligée de collaborer avec des criminels pour sauver sa peau et celle de sa famille aurait pu fonctionner. Mais l’inexpressivité de Stéphanie Sigman et nullité du jeu de Noe Hernandez ruinent toute tentative de mise en scène.
Au final les actes se succèdent, sans qu’aucun moment ne soit plus important que le précédent. Aucun climax, aucune tension. Tout est sale, minable et désincarné.
Le projet était intéressant, le résultat décevant. Nous sommes ressortis avec un goût amer, car il aurait fallait de peu de choses pour transformer ce film en un chef d’œuvre bouleversant qui donne envie de se révolter contre cette dictature de l’argent, de l’exploitation de son prochain et de la violence impunie. Tant pis.

Pour les courageux ou ceux qui ne se lèvent pas tôt vendredi matin, vous pouviez rester au Nouvel Olympia pour voir GRATUITEMENT, le documentaire de Laurent Duroche sur Nicolas Winding Refn, le réalisateur de Drive. Nous n’avons malheureusement pas pu assister à cette projection.

Vendredi :
Heavy Girls premier film en compétition (plus tard primé par le Jury) est notre grand regret. Programmé fort tôt dans la soirée (ou plutôt en fin d’après midi à 17h30), il nous a été impossible de le voir. Ne pensant éventuellement pas être les seuls membres du public à travailler un vendredi, nous déplorons qu’un film manifestement d’une telle qualité n’est pas été proposé un peu plus tard dans la soirée (au moins vers 19h) ou au cours du festival.

Vernissage Exposition « Broken Women Soldiers » de Romain Slocombe

Inspiré par un de ses personnages fétiches, photographe de son métier, Romain Slocombe a pris les clichés qu’aurait pu prendre celui-ci.
Exposées dans le Péristyle de l’Hôtel de ville ces femmes asiatiques combattantes, luttent pour leur liberté même blessées ou entravées.
Sobrement présentées sur des fonds noirs, cette vingtaine d’œuvres montrent un panel varié de femmes courages qui prennent leurs armes à bras le corps, ce que certains trouveront érotique.
Pour écouter une très courte interview de Romain Slocombe :
Pour télécharger l’interview: itw-Romain-Slocombe-Mauvais-Genre-2012.mp3


La Nuit interdite

Autant le dire tout de suite, nous avons été déçus par cette soirée. Le traditionnel temps fort du festival n’a en effet pas atteint le niveau des années précédentes, loin s’en faut. Au fil des années tout d’abord, le nombre de longs métrages proposés a baissé pour finalement aboutir à deux cette année. Le côté festif a quasi disparu également à cause de films aux propos choquants, qui se prennent parfois trop au sérieux. Mais où est donc passé le ‘grand guignol’ ?!
La soirée se déroulait donc au Nouvel Olympia où le festival offrait de nouveau un panel d’activités multiculturelles : exposition de peintures western de J The Antiproduct (http://jresistance.blogspot.com/ ), un tableau de dropeone réalisée hier soir (http://drope1.canalblog.com/), animation jeux de l’Ouest avec l’association J’en perds mon lutin (http://jenperdsmonlutin.fr/) et bien sûr des projections avec deux longs métrages et quatre courts.

En ce qui concerne le jeu, il s’agissait d’une ‘killer party’ dans une version alternative. Des bandits, gangsters et autres gringos malhonnêtes distribuaient des cartes de poker. Aux joueurs, lorsqu’ils se croisaient, de se défier en lançant des combinaisons de poker. Celui qui avait la meilleure combinaison gagnait une carte piochée au hasard dans la main de son adversaire. Tous les coups (bas) étaient relativement permis à condition de ne pas se faire prendre ! Que pouvait-on attendre de plus d’un jeu animé par des hors-la-loi ?
Le vainqueur de la soirée, heureux possesseur de 10 cartes, a gagné l’excellent et très convivial jeu Bang! de chez Da Vinci Games.

Du côté des projections, nous sommes plus qu’heureux que les courts métrages existent et surtout qu’ils aient fièrement relevé le niveau de la soirée.

Pour commencer Karma Koma, car le film initialement prévu en projection s’est fait interdire de diffusion il y a quelques jours (Aurélia Mengin ne nous en a pas dit d’avantage). En remplacement, Aurélia Mengin a proposé son deuxième court métrage réalisé sur l’île de la Réunion avec Philippe Nahon, Jackie Berroyer, Aurélia Mengin.
Un film très esthétique, bien rock n’roll comme le précise Aurélia Mengin, qui l’a réalisé sans prise de son. Tout a été monté en post-production. Ce qui donne une ambiance très particulière au film. La qualité des images et de la photo est à souligner. Dommage que nous n’ayons pas pu voir sa dernière production, mais ce fut une réelle opportunité de voir Karma Koma.


Aurélia Mengin - KARMA KOMA (Bande annonce) par LaurentJacqua


Premier long métrage de la soirée The Raid de Gareth Ewans que certains d’entre vous connaissent déjà pour avoir vu dans une précédente édition du Festival son précédent long métrage Merantau.
L’histoire de The Raid : en fait, il n’y en a pas. Enfin presque pas : un commando de policiers s’attaque au quartier général d’un trafiquant de drogue. C’est une sorte de film d’action pure ou tout n’est que prétexte aux combats (armes blanches, mains nues, armes à feu…). Du coup, si vous aimez les longues chorégraphies vous allez être aux anges, sinon, cela va rapidement vous ennuyer. Les combats ont été orchestrés par Yayan Ruhian et Iko Uwais qui interprètent respectivement les rôles de Mad Dog et de Rama dans le film. Ils ont dû se faire plaisir car toutes les techniques sont utilisées, avec ou sans câble, utilisation du mobilier, des différents étages de l’immeuble… Tout y passe. Il faut dire que le combat est sans merci entre les policiers et les mafieux. Ça saute, ça frappe, ça explose en permanence. Ne cherchez aucune vraisemblance dans ce qui arrive. L’important, c’est l’action, uniquement l’action. Pour cela Gareth Ewans multiplie les angles de caméras. Il a du passer beaucoup de temps à tourner, car être coincé dans les couloirs de l’immeuble et avoir autant de prises de vue relève du tour de force.

The Raid est un bon exemple de ce qui se fait de mieux en matière de film d’action, si un scénariste pouvait être utilisé lors de la réalisation du prochain film du réal, ce serait encore mieux, parce que 101 minutes de baston, c’est bien, mais c’est long.

Après la pause, nous avons vu 3 courts métrages :



Jack est un court métrage déjà diffusé dans une précédente édition de Mauvais Genre. Le principe est simple : nous sommes le soir d’Halloween, les citrouilles se rebellent. Jack a été écrit, réalisé et monté en 48 heures pour le Bloodshots 48 Hour Horror Competition. Bien fun, bien trash, le public commence à bien réagir, car il n’attendait que ça.


POWERJAKE LA CO_MISSION (teaser) par thecakebros

Un soldat envoyé en mission au milieu d’une invasion zombie se retrouve avec une envie insoutenable d’aller aux toilettes!
Un clin d’œil aux films de zombie et aux jeux vidéo.



Et en troisième court métrage : Roid Rage. Allez sur le site officiel, vous pourrez y voir le dernier court ‘Special Noël’ qui vaut le coup d’œil ! http://roidragethemovie.com/

Un homme a quelques problèmes qui auraient pu faire penser à des hémorroïdes. Mais c’est bien plus grave que cela. Une très bonne idée de détourner et réutiliser tous les codes des films de genre : SF, Horeur, Grind House… Un résultat jouissif.

Puis est arrivé l’heure du second film de la soirée : Morituris.

Ne vous laissez pas abuser par la bande annonce! Ce film qui nous avait été présenté comme un hommage au film d’horreur italien des années 80 n’en est pas un !

L’histoire : une jeunes femmes étrangères partent à une rave-party avec 3 italiens qu’elles ont rencontrés la veille. Une fois arrivés au milieu des bois, il n’y a pas de rave. C’était un traquenard ! Les deux filles vont se faire violer et frapper par les 3 garçons. (ces scènes de violences gratuites et injustifiables ont fait sortir plus de 30 personnes de la salle, nous les comprenons et nous demandons encore pourquoi nous n’avons pas fait de même car le film n’est pas du tout intéressant). Ensuite des Gladiateurs revenus de la Rome Antique apparaissent et tuent tout le monde, femmes violées et hommes violeurs, sans aucune distinction. Fin du film.

Aucun intérêt. Musique très mal utilisée, scène de début trop longue, scène de viol insupportable, scène de torture inadmissible. Nous ne comprenons toujours pas l’intérêt de réaliser un tel film, de jouer dedans et de le projeter (heureusement qu’il ne passe qu’en festival, il ne manquerait plus qu’un distributeur en fasse la promotion). Et dire que le film a été tourné avec une caméra Red ! ça veut dire qu’il y a eu un bon budget ! Quel argent gâché !
Le nuit interdite a perdu son côté fun et décalé qui faisait son succès lors des précédentes éditions. Espérons que ce ne soit qu’un incident de parcours.

La suite du festival : Lien samedi – dimanche - lundi